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Binet, Marie

Une femme qui ment

En librairie le 20 mars 2026

L’histoire singulièrement romanesque d’une femme qui falsifia son identité pour changer de destin. Un secret de famille sur plusieurs générations, d’aujourd’hui aux années 60, de la deuxième guerre mondiale à l’histoire coloniale des Antilles.
Une quête semée de retournements imprévisibles. Blonde, née en Normandie, l’auteure découvre à 25 ans qu’elle était noire. Une exploration dans le temps qui ouvre une fenêtre inédite et limpide sur l’esclavage.
Une lignée de femmes douées de courage et d’une grande aptitude à la survie.
Un Roman d’aventure...
 
Marie Binet a publié plusieurs livres, essais et fictions, scénarios, adaptations et une pièce de théâtre.
Réalisatrice, elle a signé plus de 45 films. Le Film Noir comment ? a reçu les Grands Prix du Festival de Groix, de Montréal et de Ouagadougou. Il est au cœur de l’histoire que ce livre prolonge.
Depuis 2016, elle est la Présidente du Prix du Roman de la Nuit.

Extrait

Extraits

« C’est difficile de perdre sa mémoire, et sa vérité, jusqu’à effacer les vraies traces de son passage sur terre avec de fausses dates de naissance, de faux papiers, de faux parents, de faux ancêtres. Il m’a fallu du temps pour mesurer ce que signifiait cette perte. J’avais un jour, enfant, entendu entre ses bras, l’inaudible détresse de son cœur. Au fil de toutes ces années, voulant connaître le secret d’une mère indéchiffrable, débusquer son mensonge, animée par le fol espoir de ne l’avoir pas tout à fait perdue, je ne pouvais accepter l’impossibilité d’articuler mon désir de mémoire, d’avoir la langue coupée, comme ma mère, comme tant de femmes qui subissent cette violence en criant à la maison ce qu’elles essayent de dire autrement quand elles n’ont pas le droit de l’exprimer. »

« —   Cela va être dur ! Très dur ! Te rends-tu compte de ce que tu as fait ? Ton livre est un cortège de propos mensongers et diffamatoires. J’ai proposé à « ton père » de t’intenter un procès. Il a eu l’indulgence de refuser pour ne pas faire de vagues… Xavier acheva sur ces mots : attends, il est ici. Je vais te le passer.
Mon père avait saisi le téléphone que mon frère lui tendait. Je sentais sa présence au bout du fil et je lui ai dit :
—   Bonjour Papa !
Il s’est rengorgé et a prononcé son verdict :
—   Je voulais te prévenir. Tu ne remettras plus jamais les pieds à la maison, ni cet été, ni à Noël, plus jamais. Tu es interdite de séjour.
Il raccrocha. »