En librairie le 20 février 2026.
Le Karl Marx, sous bannière soviétique, a pour mission d’imprimer sur la coque des navires adverses le sceau de l’URSS. À sa tête, le capitaine s’est entouré d’hommes de confiance tous plus étonnants les uns que les autres. Il vogue d’escale en escale jusqu’au jour où il s’affranchira de tout commandement.
Véritable roman d’aventures, ce récit de voyages emmène le lecteur dans des contrées exotiques et lui fait vivre de multiples péripéties rocambolesques. Cette épopée est aussi l’occasion d’aborder avec humour les problématiques géopolitiques contemporaines, sous un angle totalement inédit.
Franck Renevier, sociologue et designer, est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Le trou du souffleur (Seuil 1973), Livre de recettes pour les amoureux en difficulté (Grasset 1987), Le Conte de la caravanne perdue (Maurice Nadeau 2021) et Mémoires d’une vie à peine commencée (David Reinharc, 2024).
Extrait 1 : « Si le Karl Marx était dépourvu d’armes létales, en dehors d’un canon de pont escamotable, tout juste bon à repousser une attaque de pirates, il disposait en revanche de torpilles très particulières dites « oblitérantes » sur lesquelles reposait sa mission principale : marquer la coque des navires, en dessous de la ligne de flottaison, d’un magnifique sceau communiste. C’est par ce moyen que Mikhaïl Gorbatchev avait imaginé mettre à cran les Occidentaux et ainsi, au-delà de l’affront, à semer la panique et le désarroi parmi eux en démontrant que sa flotte sous-marine avait été capable d’approcher leurs bâtiments, à distance de destruction, sans avoir été détectée. Une fois qu’un certain nombre de vaisseaux de l’Otan, auraient reçu ce tampon à travers le monde, la liste en serait communiquée à son secrétaire général. Michael Gorbatchev espérait qu’à partir de là, un dialogue constructif pourrait enfin s’instaurer avec l’Ouest. »
Extrait 2 : « Pendant les trois semaines que nous venions de passer à Barranquilla, l’affaire du sous-marin russe rebelle n’avait pas quitté la une de l’actualité. Sur les chaînes de radio et de télévision du monde entier, des éditorialistes, entourés de différents experts, croisaient leurs analyses sur nos chances d’échapper encore très longtemps à la chasse engagée contre nous par les marines conjointes de la Russie et de l’Otan. On avait sorti Gorbatchev de sa retraite et on se disputait pour l’interviewer. Bien sûr à chaque fois, on lui demandait s’il approuvait notre entreprise. À chaque fois, il répondait sans ambages qu’il la condamnait. Il récusait même le fait que nous ayons pu agir par loyauté envers lui en soulignant qu’il n’avait pas quitté le pouvoir sur un coup de force, que son éviction était le résultat d’une motion de défiance à laquelle il ne pouvait répondre que par la démission, que son successeur, contrairement à lui, avait été élu même si, ajoutait-il, le peuple russe, hypnotisé par l’Occident, n’avait pas eu toutes les cartes en main pour se prononcer. Il regrettait de n’avoir pas su convaincre que sa politique était la bonne et se montrait très inquiet de tous les délitements qu’il constatait dans le pays depuis qu’il avait quitté le pouvoir. Il finit même par reconnaître que, sans l’aventure insensée du Karl Marx, personne n’aurait plus jamais parlé de son projet de troisième voie. »